Salut les Charmaturels. Je suis informaticien. Je fais de la maintenance informatique pour des étudiants et des professeurs dans une grande école de journalisme, depuis presque 15 ans déjà. Mon travail se divise en deux parties : 60 % du temps je règle effectivement un problème informatique et 40 % du temps je règle un problème de Couche 8. Mais c’est un autre sujet, je sais que mes collègues comprendront. Ce matin, je me suis réveillé avec le sentiment réconfortant d’être toujours en vacances alors que de nombreuses personnes ont déjà repris le travail après les fêtes. Content, j’ai joué à la console une bonne partie de la matinée, tranquille et au chaud sur mon canapé, avec un vieux jogging et un t-shirt usé. J’ai fini par me rendre chez un ami pour l’aider à porter quelques cartons, je devais manger avec lui. À 12h30, j’ai reçu un e-mail, les vœux de la directrice de l’établissement. J’ai trouvé ça bizarre, les cours n’avaient pas encore repris, mais pourquoi pas. Puis, dix minutes plus tard, mon binôme m’a appelé, inquiet, pensant que j’étais malade. C’est là que j’ai réalisé mon erreur, j’ai complètement oublié d’aller travailler.
Partagé entre l’envie de rire et la panique, je suis parti en trombe directement, sans repasser par chez moi. Je voulais arriver à l’heure pour commencer l’après-midi. Bien entendu, je me suis fait flasher et, comme si ça ne suffisait pas, je n’ai réalisé qu’une fois sur place, en voyant mon reflet dans la porte de l’école, que j’aurais mieux fait de perdre 1h de plus. J’étais dans un état déplorable. Moi qui d’habitude soigne mon apparence, j’étais en sueur, les cheveux en bataille, très mal rasé, avec un jogging à présent poussiéreux et un t-shirt troué. Le cliché même de l’informaticien que je déteste. Je me suis senti très mal à l’aise tout l’après-midi, surtout quand je devais intervenir auprès des étudiants et des professeurs. Heureusement, je garde toujours un peu de déodorant dans mon bureau. Mon binôme a beaucoup ri, bien sûr. Il m’a appelé « le cliché » toute la journée. La direction ne m’en a pas tenu rigueur. Je suis tellement organisé et propre sur moi d’habitude. Mon charme naturel en a pris un sacré coup. Bref.
Ce n’est tellement pas moi. Je vais essayer de faire en sorte que ça ne se reproduise pas de sitôt. Et je ne me moquerai plus jamais des personnes tête en l’air de mon entourage, je crois que je viens de perdre ce droit pendant un moment. Je pense même avoir atterri sur la même planète que certaines finalement (elles se reconnaitront). C’est drôle comme une simple erreur peut transformer une journée ordinaire en quelque chose de mémorable.
